Patrimoine bâti

Une cité Médiévale :

Au Moyen-Age, Bazouges la Pérouse est le siège de puissantes institutions. La ville possède une cour de justice royale ainsi qu’une prison. Magistrats, notaires, procureurs fiscaux et seigneuriaux habitent la cité et participent à son prestige.

Le jardin de la Motte :

→ avant les travaux

→ en cours de travaux

Ce jardin occupe l’emplacement de l’ancienne motte féodale, sur laquelle se situait, au début du Moyen-Age le premier château de Bazouges la Pérouse. Au XVIII siècle, le terrain, mis aux enchères par le roi de France Louis XV, est racheté par un particulier pour 200 livres.

L’église Saint-Pierre et Saint-Paul :

En haut de la ville, l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul surprend par l’originalité de son architecture : deux églises ont été accolées, unissant leurs six nefs, et dont les vocables évoquent les différentes vagues de christianisation. Complètement remanié au XIXe siècle, l’ensemble dévoile aujourd’hui une belle verrière, aujourd’hui classée au monuments historiques.

Pour la petite histoire, à l’époque la proximité avec le Mont-Saint-Michel, à 27 km, a entraîné le développement d’une intense vie religieuse. L’église de Bazouges la Pérouse est un des édifices les plus importants de la Région et son histoire est singulière.

Deux églises sont alors créés, la première jouxtant le mur nord d’un petit monastère fondé au VII siècle par les moines de l’abbaye de Marmoutiers  appelée  la « haute église » au sud pour  célébrer leurs offices , tandis que  «l’église basse » au nord est réservée aux cultes paroissiaux.

Au XII siècle, les moines de l’abbaye de Rillé de Fougères réunissent les deux édifices préromans en une seule et vaste église. Ils ne sont distincts que de quelques marches et par des grilles en fer forgé.

Au XIX siècle, l’édifice est profondément remanié. Un seul chevet est conservé et l’église passe de 6 à 3 vaisseaux : une nef centrale et 2 bas-cotés.

Étonnamment et conformément aux plans d’Anger de La Loriais, l’église est désorientée : le chevet étant situé à l’ouest, alors que traditionnellement les édifices chrétiens sont orientés vers l’est, en direction du soleil levant.

Pour la construction de la nouvelle église, de nombreux éléments anciens sont réutilisés et un second clocher surmonté d’une flèche de granit est ajouté en 1885 par Arthur Regnaut, architecte rennais reconnu.

L’église Saint Pierre Saint Paul, de Bazouges-la-Pérouse, et sa lumineuse flèche de 52 mètres de hauteur, s’affiche  depuis 2018  flambant neuve à l’issue de cinq années de travaux.

La maison des pendus :

Lors des remaniements de l’église, des pierres devenues inutiles ont été réemployées dans plusieurs édifices de la ville. Des modillons à têtes sculptées provenant de l’ancienne église et remonté en haut de la façade d’une maison, 4, place du Monument, lui ont valu l’appellation évocatrice de « maison des pendus ».

Le manoir du Colombier :

Cet hôtel urbain fut bâti à la fin du XV siècle ou au début du XVI siècle pour la famille Lemarchand, dont plusieurs membres ont détenu, à Bazouges la Pérouse, des charges de justice. On peut voir leur monogramme sur le linteau de l’ancienne fenêtre du rez-de-chaussée. Cette riche demeure témoigne d’une période faste, pendant laquelle les Bazougeais ont construit de grandes maisons avec de larges ouvertures. Elle se distingue par sa porte cochère et, dans la cour, sa tourelle à pans coupés qui abrite un escalier en pierre, en vis, semblable à celui des manoirs de l’époque.

La maison de Sandrine (inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1930) :

Cette maison du XVI siècle, qui semble être une ancienne maison de marchand, témoigne de la vie commerciale qui animait la cité. La fenêtre du rez-de-chaussée possède une pierre d’étal permettant de présenter les marchandises. Elle a conservé à l’étage son pan de bois d’origine dont l’encorbellement, une avancée en saillie, permet de protéger les niveaux inférieurs du ruissellement des eaux de pluie. La maçonnerie en moellons irréguliers à la base du mur correspond au niveau des fondations et indique la hauteur de la pierre d’étal. Par ailleurs, les ouvertures de la façade nord ont été remaniées au XIX siècle.


« Une Place puissante » :

A l’aube du XVI siècle, la cité florissante compte cinq mille habitants. Les riches demeures en pierre illustrent la propriété qui perdure jusqu’au XIII siècle grâce à l’artisanat, au commerce et à l’agriculture. La proximité de la forêt de Villecartier, ancienne forêt royale de mille hectares, favorise l’artisanat et le commerce. Les guerres de religion au XVI siècle puis les troubles de la Révolution viennent freiner l’essor de la cité.

La maison du procureur (inscrite à l’inventaire supplémentaires des monuments historiques en 1934) :

La maison du procureur du roi se distingue des autres constructions par la qualité de son appareil de granit, à l’étage, qui porte la date de la construction de 1604. Quelques éléments architecturaux attestent de son usage. Si elle a appartenu dans un premier temps à un riche marchand bazougeais comme le suggère les grandes pierres d’étal, elle a ensuite été la maison du procureur du roi, magistrat en charge des affaires judiciaires.

Le Château de la Ballue et son parc (inscrit aux monuments historiques en 1977) :

A 6 Km de la ville, ce château était le siège de la seigneurie de Bazouges et exerçait, à ce titre, le droit de haute justice. Il fut construit, sur l’emplacement d’une première forteresse, au cours de la première moitié du XVII siècle par Gilles Ruellan, personnage étonnant que son ascension fulgurante mit à la tête d’importantes seigneuries.

Le domaine de la Ballue possède des espaces verts remarquables. Les jardins de topiaires, arbustes taillés en forme, recréés par le paysagiste Paul Maymont au XX siècle s’inspirent des jardins baroques tels qu’ils existaient en France aux XVI et XVII siècle.

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Les « remparts » :

La rue des douves est en partie bordée de hauts murs construits à la fin du XVI siècle lors des guerres de religion. En 1588, les habitants, pour se prémunir des attaques des protestants construisent ces « remparts » qui sont encore partiellement visibles. Cela n’empêchera pas la ville d’être mise à sac et rançonnée par le gouverneur de Rennes à la tête d’une troupe anglaise en 1590. Les guerres de religion sonneront le glas de la prospérité de la cité.

Les anciennes halles :

Au cours du XIX siècle, le bâtiment, occupé autrefois par le siège de la justice de paix et la prison, est transformé en halle de marché en partie basse et accueille la mairie à l’étage. L’édifice est détruit en 1911 et remplacé quelques années plus tard par des halles dans le style Baltard, pavillon en métal et verre. Ces dernières sont démontées en 1961 mais la place de la mairie continue d’accueillir le marché tous les jeudis.

L’auge des sabotiers :

La vie de la cité est liée à la forêt de Villecartier véritable ressource pour le développement de Bazouges la pérouse. La forêt était, notamment, un lieu important de fabrication de sabots. Certaines familles étaient chargées de la production en utilisant le bois de hêtre, tandis que d’autres s’occupaient de la vente. Un lien fort existe entre la forêt et la cité : les familles qui travaillaient le bois, pour les plus riches possédaient une maison en ville pour vendre leur production. Une part importante de celle-ci était écoulée au marché des lices à Rennes. Le dernier sabotier a quitté la forêt de Villecartier en 1933.

Cette dernière abrite une auge taillée directement dans le granit. Elle permettait aux sabotiers de laver leurs outils et servait d’abreuvoir aux animaux. En effet, pour certaines familles, la forêt n’est pas seulement un lieu de travail mais un véritable lieu de vie.


« Le petit Patrimoine » ou “patrimoine vernaculaire” :

Les chapelles :

La Chapelle St Georges (ou chapelle des Morts) située dans le cimetière :

Très ancienne chapelle, sans doute contemporaine de l’antique église. Restaurée au XVI ème siècle. Tombée en ruines, elle a été remplacée au XIX ème siècle par la chapelle actuelle de style ogival. Les curés de Bazouges y sont inhumés.

La Chapelle de la Trinité située à la Pinderie :

Restaurée au 20e siècle, cet édifice datant probablement du 17e siècle a remplacé une construction plus ancienne. En effet, de nombreux fragments de tuile gallo-romaine sont présents dans le sol et dans les murs. C’est un lieu de procession depuis Bazouges la pérouse aux 17e et 18e siècle. Selon la tradition orale, un prêtre aurait été assassiné en ces lieux. Une autre légende avance qu’un incendie ne tarderait pas à se produire dans le village voisin si le propriétaire de cette chapelle n’en maintenait pas la toiture en bon état.

La Chapelle de la Pöetevinière située en sortie du lieu-dit du même nom :

Suite à l’épidémie de peste qui sévit de façon importante dans la région au cours des années 1580, Jean Garson, procureur du roi, fait ériger cette chapelle en souvenir de la guérison de sa fille.

La chapelle est tombée en ruine. C’est seulement en 1977 qu’elle est rachetée. Les restaurations s’achèveront en 1984 date de son 400 ème anniversaire.

La Chapelle de la Maison de retraite (EHPAD) :

 

 

 

 

Les Statues de l’église :

Lors des travaux de rénovation de l’église paroissiale débutés en 2013, quatre statues ont été déplacées et stockées dans une pièce au sous-sol de la mairie en attendant une restauration. Voté au budget 2021, ces quatre statues ont été restaurées et ont enfin réintégré l’église en avril 2022.

→Montant total du chantier : 10 801 € (HT) soit 12 961.20 € (TTC)
→Montant total des subventions obtenues: total 8 592€ (soit 3 780 € HT de la DRAC- 2 173.50 €  du Département – 2 638.50 € HT de la Région).

Statue représentant Saint Évêque (16ème siècle) :

Matière: En bois polychrome et doré, sculptée en rond-bosse.
Protection: Inscrite au titre des monuments historiques.
Dimension: Hauteur 105 cm, Largeur 32 cm, Profondeur 34 cm.
Description: Le Saint, en pied, est vêtu des habits d’évêques: mitre, aube, chape. Ces deux mains sont tendues face à lui, la dextre semblant, de toute évidence être un réemploi.

Statue représentant Saint Étienne (17ème siècle) :

Matière: En bois peint et polychrome, revers sculpté en rond-bosse.
Protection: Inscrite au titre des monuments historiques.
Dimension: Hauteur 94 cm, Largeur 34 cm, Profondeur 21 cm.
Description: Le Saint est représenté en pied, tenant un livre de la main gauche et maintenant la main droite contre sa tête.

Statue Saint Claude (17ème siècle) :

Matière: En bois peint et doré, taille directe, évidée au dos et assemblée de plusieurs parties à l’aide de chevilles en bois et de clous.
Protection: Inscrite au titre des monuments historiques
Dimension: Hauteur 22 cm, Largeur 30 cm, Profondeur 29 cm
Description: Le Saint, en pied, est vêtu des habits d’évêques: mitre, aube, chape. Il est debout légèrement tourné vers la gauche. De sa main senestre, il rabat un pan de sa chape en tablier devant l’aube et devait tenir un attribut dans la main droite.

Statue représentant Jésus et la Vierge Marie ” la Piéta” (17ème siècle) :

Matière: En bois polychrome et doré, évidée au dos et assemblée de plusieurs parties à l’aide de chevilles en bois et de clous.
Protection: Inscrite au titre objet à l’inventaire des monuments historiques.
Dimension: Hauteur 116 cm, Largeur 50 cm, Profondeur 29 cm.
Description: La Vierge, en pied, porte le corps du Christ qui se trouve en situation presque verticale. Cette œuvre, belle facture, est destinée préférentiellement à être observée de face.

Les croix :

Le territoire de Bazouges la pérouse est régulièrement ponctué de croix le long des chemins. Cela constitue un excellent marqueur historique.
139 croix ont été repérées par l’APPAC en 1987, dont 70 sont datées, bien réparties sur l’ensemble du territoire paroissial.

Les croix étaient de différentes natures. Il y avait des croix de chemins, des croix processionnelles, croix monumentales… elles étaient érigées en limite de propriété, pour remercier du retour d’un soldat, un mariage… il n’existe pas de standard. Et pour leur forme c’est pareil. Même si les croix hautes et à modillons sont caractéristiques du 16-17e siècle. Plus on avance dans le temps, plus elles sont sobrement travaillées.

Sur la commune, il n’existe pas de calvaire, les calvaires étant des compositions complexes avec christ en croix, vierge et au moins 3 saints.

Les fours à pains :

Le dernier inventaire dénombre une trentaine de fours sur la commune de Bazouges la pérouse.
Les fours constituaient nos villages, la vie s’organisait autour. Ils ont la même forme du XVIe au XXe siècle.

 

Les Moulins :

Le plus connu et le plus visible est celui de Villecartier.


Autres patrimoines :

Les Maisons en pan de bois :

L’architecture en pan de bois s’élabore à partir de matériaux locaux. Les structures utilisent principalement le chêne dont la densité et la résistance permettent de supporter de longues portées et de durer dans le temps.

Les remplissages se font le plus souvent en torchis de terre crue ou en briques. Le pan de bois s’associe aussi régulièrement à la pierre via des murs en maçonnerie. La couleur des matériaux et l’application d’enduits ou de peintures contribuent à l’ambiance visuelle des villes.

Il en existe 16 en élévation sur la commune de Bazouges la pérouse. Elles sont parfois entières et d’autres fois ce sont des détails en façades qui se voient uniquement.

Comme celle-ci où l’on voit bien sur le pignon la présence d’un mur gouttereau qui accueillait un étage à pan de bois avant l’agrandissement vers l’avant.

 

 

La suivante étant une restauration exemplaire qui a obtenu le label Fondation du Patrimoine.

Pour en savoir plus:

https://www.bretagne.bzh/app/uploads/09_2020_Plaquette_valorisation_pan_de_bois.pdf

Les Maisons d’inspiration « Balnéaires » :

Certaines constructions méritent également de l’attention en raison de leur caractère fortement typé et du grand soin apporté à leur réalisation.

Ces maisons d’inspiration balnéaires de l’avenue d’Antrain, sont implantées en retrait par rapport à la rue, matérialisées par un muret de pierres surmonté d’une grille ouvragée abritant un jardinet d’entrée. Elles permettent de «  voir sans être vu » grâce à des arbustes d’ornements variés s’accrochant à la grille d’entrée.

Elles participent à la belle continuité historique du patrimoine architectural de Bazouges la pérouse.

Le portail de Martigné :

Situé sur la route de Marcillé-Raoul à environ 2 km de Bazouges-la-Pérouse, le lieu-dit Martigné abrite un ancien manoir. Au Moyen-Âge, la propriété est une sergentise féodée fortifiée avec un portail et un pont levis du XVème siècle, le tout cerné par des fossés (des douves) dont les vestiges subsistent encore aujourd’hui. En 1989 livré aux intempéries et à l’abandon le portail a failli disparaître , il est devenu la propriété de la commune de Bazouges-la-Pérouse et après quelques années de restauration est devenu ce qu’il est aujourd’hui. Situé en bordure du sentier ” La Boucle de Martigné “, les randonneurs amateurs de patrimoine peuvent découvrir ce joyau grâce à une variante indiquée sur le chemin.

Autres châteaux et manoirs :

Bazouges la pérouse se distingue par un grand nombre de manoirs et de châteaux :
• la belle demeure de Beauvais (VXII°-XVIII°) ayant presque des allures de malouinière,
• la Croix Marie en cœur de bourg,
• le joli château de Boutlande (XIX°),
le manoir de Martigné, …